Registre de la Confrérie Saint Joseph

La confrérie de Saint-Joseph fut érigée canoniquement en 1624 à la paroisse Notre-Dame au Sablon à la demande de l’archiduchesse Isabelle. Cette dernière était devenue gouvernante des Pays-Bas à la mort de son mari l’archiduc Albert, tout en rejoignant l’ordre des Clarisses.
Le pape Urbain VIII, surtout connu pour son népotisme et le procès contre l’astronome Galilée malgré leur amitié, octroya une indulgence plénière aux membres de la confrérie. Ils se devaient de porter la médaille de celle-ci. Parmi les membres, on trouva des personnages célèbres comme l’atteste le registre des signatures que vous admirez dans la vitrine. On y découvre celle de l’archevêque Jacques Boonen et celle du cardinal de la Cueva, qui fut légat du Saint-Siège aux Pays-Bas. Un autre membre fut Ambrogio Spinola, le célèbre militaire italien au service de l’Espagne, qui reconquit Ostende en 1604 puis la ville de Breda. La reddition de Breda marqua l’apogée de sa carrière et fut immortalisée par le peintre espagnol Velázquez.
On retrouve encore dans le registre les signatures du comte (Florent) de Berlaymont († 1626) et de son épouse Marguerite de Lalaing – elle sera la fondatrice du couvent des Dames de Berlaymont, à Bruxelles –, et également celle de François de Rye († 1637), qui fut évêque.
La confrérie installa une chapelle dans l’église et eut des chapelains. Elle compta bientôt plusieurs milliers de membres avant de décliner. Au début du 18e siècle, grâce aux convictions de plusieurs prévôts et la générosité des princes de la Tour et Tassis, de Croÿ, de Chimay et d’Arenberg, la confrérie reprit son rôle.
Plusieurs communautés religieuses, telle celle de l’abbaye de la Cambre, se mirent sous la protection du saint. Les gouvernantes déléguées dans notre pays par les empereurs d’Autriche se firent les protectrices de la confrérie au Sablon.
Malheureusement, l’empereur Joseph II, surnommé le roi sacristain, supprima toutes les confréries et mit leurs biens sous séquestre.
Puis, vint l’occupation par la France. Lorsque la tempête fut passée, l’abbé du Sablon reconstitua la confrérie en 1803 et obtint du pape des indulgences pour les membres. En 1818, le prince François-Antoine de Méan, dernier prince-évêque de Liège mais aussi premier primat de la Belgique indépendante, devint le patron de la confrérie.
La reine Louise-Marie, première reine des Belges, et plus tard la reine Élisabeth, accordèrent successivement leur haut patronage à cette confrérie. Après la Deuxième Guerre mondiale, la tiédeur de la vie religieuse dans le pays fit que la confrérie, comme malheureusement bien d’autres, cessa d’exister.

Couverture  du registre de la Confrérie Saint Joseph aux armes des Habsbourg

St Joseph a une magnifique statue, actuellement reléguée au fond de l’église mais auparavant tout à l’avant.

On la voit ici dans une gravure du français d’Alexandre-Jules Monthelier (1804 – 1883). Malheureusement le sculpteur de la statue n’est pas identifié.

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